Deuil national

Le président de la République a décrété trois jours de deuil national à la suite des attentats commis à Paris vendredi 13 novembre 2015.

Discours prononcé lundi 16 novembre 2015 à midi devant le parvis de la mairie de Châteaubernard

A cette heure, partout en France, se déroule la même cérémonie. Nous sommes réunis afin de rendre hommage aux victimes des attentats de Paris.
A celles et ceux qui se sont vu mourir vendredi dans la salle de spectacle, à la terrasse du restaurant, du café, dans la rue,
A celles et ceux qui se voient mourir aujourd’hui dans les hôpitaux de Paris,
A celles et ceux dont la vie est désormais fêlée sinon brisée, nous adressons toute la fraternité, tout l’amour dont nous sommes capables afin de les aider à surmonter l’épreuve.

A leur intention, faisons une minute de silence.

Nous étions la génération sans guerre. Cent ans après, à notre tour, nous voilà  aux prises avec une drôle de guerre. Une guerre où l’ennemi se sent fort parce qu’ il ne craint pas la mort.
Aujourd’hui nous sommes à même de comprendre ce que vivent les habitants de ces pays où le terrorisme fait la loi. Nous sommes à même de comprendre pourquoi ils tentent de se réfugier dans nos pays espérés protecteurs.
Gardons nous de désigner des boucs émissaires, coupables tout trouvés. Conservons plutôt en mémoire ces moments macabres de notre histoire où communistes, juifs, tziganes, francs maçons furent assassinés par des gouvernements tyranniques soutenus par leurs populations. Des populations aveuglées par l’ égoïsme et l’ ignorance.
Ce n’est ici ni une religion ni la religion qu’il faut condamner mais la folie furieuse de petits soldats imbéciles, pantins manipulés par une mafia de fanatiques prétendument religieux mais assurément sans foi ni loi.
Ce vendredi 13 novembre, notre pays a été attaqué par des fous dangereux. Nous sommes à coup sûr  abasourdis, assommés, atterrés peut être, abattus certainement pas.
En matière politique, une voie aussi facile que dangereuse s’offre à la France. Ne faisons pas offense aux générations qui nous ont précédés, ne nous jetons pas dans les bras grands ouverts du fascisme.
De notre attitude dépend notre avenir.  Chantons quand nous voudrions pleurer, crions quand nous voudrions nous  lamenter, dansons quand nous voudrions nous cacher. C’est le moment où jamais de montrer à nos grands, arrière-grands-parents qu’ils ne se sont pas battus pour rien. De démontrer que le gène de la résistance n’a pas été perdu. Une résistance humaniste qui s’appuie sur la raison, loin des fantasmes et des excès liés à l’émotion.
Faisons nôtres ces mots simples déposés à Paris par des anonymes “même pas peur”.

Soyons libres, égaux, fraternels, laïques, solidaires !

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